Sud Kivu, Covid-19 et ses impacts sur les droits de la femme et la jeune fille : Quelles résolutions ?

Toujours attentive aux conditions de vie des femmes, le contexte de la pandémie de covid-19 et ses impacts sociaux négatifs a attiré l’attention de la Synergie des Femmes pour la Paix et la Réconciliation des Peuples des Grands Lacs d’Afrique, SPR avec son partenaire Département de Développement de la Coopération Suisse, DDC dans les axes Kavumu, Idjwi et Uvira. Au travers des dialogues sociaux avec les forces vives dans les axes ci-haut citées, Une analyse de l’impact que les mesures barrières.
La recrudescence des violences basées sur le genre est un fait réel dans le contexte de la Pandémie. Il s’observe sur le plan sécuritaire suite aux restrictions des mouvements de circulation, des cas des coupeurs de route et vols répétitifs à mains armées dans la ville d’Uvira, des assassinats nocturnes à la corde dit « kabanga » à Idwji et les cas de viols de sept filles de moins de 16 ans, violées et enceintés à Kavumu. L’ivresse publique conduisant à la prostitution des jeunes filles et garçons a été au rendez-vous, l’infiltration des bandits ainsi que le débordement des forces de sécurité dans le cadre de faire observer les mesures barrières, ont été signalées dans les trois zones d’intervention.
Sur le plan socio-économique, la paralysie des activités commerciales formelles et celles informelles génératrices de revenus (AGR) a bloqué l’accès aux capitaux/ressources pour le bon déroulement des activités commerciales.

La pénurie des denrées alimentaires et hausse de prix des produits de première nécessité suite à la dévaluation des francs congolais face aux dollars américain, a impacté négativement les conditions de vie des femmes dans le trois axes d’intervention surtout à Idjwi du fait de sa situation géographique ; une île qui ne peut se relier aux autres territoires que par les moyens de transports lacustres. Ce qui l’a complètement isolée des autres coins, lieux d’approvisionnement suite aux restrictions des mouvements.
La perturbation économique pendant cette période de la pandémie, a occasionné la faillite la quasi-totalité des initiatives des femmes parce qu’elles ont consommé leurs capitaux.

Par ailleurs, les participants des dialogues sociaux expliquent : « L’infidélité conduisant à des grossesses extra-conjugales, indésirables chez les femmes et les jeunes filles serait une des raisons de certains avortements volontaires même au sein de plusieurs foyers. Dans le couple le confinement a favorisé une activité sexuelle intense que d’habitude, les sollicitations fréquents se soldaient par des conflits au point que les rapports sexuels fréquents conjugaux, conduisent à des violences sexuelles, physiques et les séparations des couples, élément qui crée un déséquilibre familial, économique et psychologique », cette déclaration est commune dans les trois axes.
La fermeture des écoles a conduit à l’exploitation des enfants dans leurs pires formes de travail dans les activités des pêches, vente de certaines denrées pour pallier aux besoins alimentaires, nous a fait entendre un des participants à Idjwi.

Ainsi, une des résolutions pertinentes dont la prise de conscience individuelle de l’existence de cette pandémie et ses corolaires sur les droits des femmes et l’engagement à y apporter une solution durable se dessina dans ces dialogues sociales. S’engager à devenir un acteur de changement en prêchant par les actes en faveurs de droits des femmes et des mesures barrières contre covid-19 paraissaient dans les grandes lignes des résolutions ressorties dans ces dialogues sociales. On ne peut revendiquer son droit que si on le connait a indiqué un de participant de Kavumu d’où la nécessité d’initier les femmes à revendiquer leurs droits en brisant le silence et en dénonçant toute forme de violence de leurs droits.

Un autre point qui a retenu l’attention est de renforcer les capacités des détenteurs du pouvoir formel et informel dans les zones d’interventions sur la bonne gouvernance, le leadership des femmes et la prise en compte des besoins spécifiques des femmes dans leurs décisions ce qui accroitrait la confiance communautaire vis-à-vis des autorités et la contribution musclée des femmes et filles dans la riposte contre la Covid-19 et la prévalence de VBG.

Les participants ont insisté aussi sur l’éveil communautaire face aux dangers de la Covid-19 et ses conséquences sur les droits des femmes et la vie communautaire, en proposant de multiplier les échanges entre les services administratifs et sécuritaires, la société civile, les leaders religieux et les femmes & homme et jeunes filles & garçons leaders, afin de faciliter un rapprochement et une collaboration entre eux, ce qui permettrait à la population de comprendre que cette pandémie n’est pas une malédiction comme elle le prétend mais s’engager à respecter les mesures de prévention.


Les mécanismes visant à endiguer la crise due à la covid-19

La crise due à la pandémie de Covid 19, a ébranlé le rythme des différents secteurs de la société ; au-delà du niveau individuel, familial et communautaire, les secteurs socioéconomiques, sécuritaires, sanitaires ont subi des chocs. C’est ainsi que tout mécanisme visant à endiguer la crise due à la Covid-19 doit viser à construire des sociétés plus équitables, plus inclusives et plus pérennes, où les efforts des femmes et des hommes convergent vers une même lutte contre corona virus et les violences sexuel et basée sur le genre en milieux ruraux.
C’est peut-être la leçon la plus évidente qui doit être tirée y compris la tenue de multiples séances de dialogue social réunissant toutes les parties prenantes. Il s’agit notamment de mettre en place des plans des relance des politiques économiques et sociales qui tiennent compte des questions de genre et de placer la vie économique des femmes au cœur des mesures prises pour lutter contre la pandémie à corona virus à Idjwi, Kavumu et Uvira. Il est particulièrement important d’apporter un soutien en faveur des femmes et de la jeune fille pour éradiquer les obstacles qui empêchent leur implication dans le système de riposte de covid-19 et ses corolaires pour une société juste et équilibrée.