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Bukavu : Ouf de Soulagement pour les Femmes Ménopausées, fenêtre d’échanges d’idées ouvert par la SPR, IFB et HGRB

Briser le silence et tous les tabous entourant les questions liées à la sexualité, et spécifiquement celles liées à la ménopause sous le thème « Ménopausées, Engagées, Parlons-en », une fenêtre d’échanges d’idées ouvert à cette catégorie des personnes souffrant de manque d’attention dans les composantes de la santé sexuelle et reproductive, par la Synergie des femmes pour la Paix et la Réconciliation des peuples des Grands-Lacs d’ Afrique (SPR), l’Institut Français de Bukavu et l’hôpital général de référence de Bukavu, ce mercredi 31 mai 2023 à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’hygiène menstruelle célébrée chaque 28 mai.

En définition, la ménopause est l’arrêt définitif des menstruations résultant de la perte de l’activité folliculaire ovarienne pendant une période de 12 mois, et s’introduit entre l’âge de 45 à 55 ans ; présentant plusieurs symptômes tels que le bouffées de chaleur, le maux de tête, le maux de dos , des courbatures, les troubles de sommeil, le gain de poids, la perte d’éclat des cheveux, l’épaissement des poils pubiens, la sécheresse vaginale et de la peau, la perte de la tonicité abdominale, la survenance des maladies cardiovasculaires, etc.

En outre, Un grand ouf de soulagement pour les femmes ménopausées réside dans le traitement hormonal de substitution (THS) consistant à l’administration continue de quantité d’œstrogène pour pallier au manque de la sécrétion de ce dernier par les follicules ovariens en épuisement du stock entre 45 et 55 ans (variant à la naissance autour de 10.000), selon le gynécologue-obstétricien Dr MONGANE IRENGE Jules de HGRB.

D’où, selon toujours le gynécologue précité, il est d’intérêt capital de consulter le médecin spécialiste en la matière pour pouvoir diagnostiquer et évaluer la qualité de vie, prévenir les éventuelles pathologies liées à la carence oestrogénique et, par cette occasion passer au dépistage des cancers tels que le cancer des seins, du col de l’utérus, etc.
Il éclaircit davantage en précisant que le nombre des grossesses et /ou d’accouchements n’a pas d’impact sur la ménopause précoce ou tardive de la femme, mais plutôt que cette dernière ne résulte que de l’épuisement du stock folliculaire. Il surenchérit en préconisant un control systématique dans l’alimentation et une bonne activité sportive comme moyen efficace de diminution des signes entourant la ménopause.

Pour le Dr ANANIE BISIMWA, praticien hospitalier pôle de psychiatrie générale SOSAME, les femmes se positionnant à la soirée de leur vie, se voyant comme des fleurs brillant à la longueur du jour et fanant la nuit, en devenant grasses, perdant parfois leur libido, etc. se considèrent comme vielles et prennent tout cela par culpabilité. Elles présentent les troubles psychiatriques tels que l’oubli, les troubles d’humeur et de sommeil, le manque de contrôle de soi, la dépression, etc. Ont à cet effet besoin d’une prise en charge mentale complémentaire afin de bien vivre cette période de ménopause dans l’acceptation de soi.

Quant au Professeur Flavien Timothée WAKILONGO wa MULONDANI, Enseignant et chercheur en Socio-Anthropologie à L’Université Officielle de Bukavu, l’on ne retrouve aucun traitement sur les questions liées à la ménopause dans la littérature sociologique et anthropologique.
Dans une société comme la nôtre qui se recherche encore, souvent, la question de la ménopause reste taboue, le cadre n’est pas ouvert car elle est liée à la sexualité ; et est considérée pour la plupart de cas comme question réservée au domaine médical.
Cependant, malgré la considération sociétale à l’égard des femmes ménopausées comme devenues improductives, et donc sources des inégalités ; le Professeur WAKILONGO parle lui sur le fait que la ménopause ne fait pas perdre à la femme sa féminité et encore moins ses capacités cognitives, les femmes ménopausées doivent vaincre les inégalités en capitalisant sur cette nouvelle période de la vie qui laisse espace à multiples opportunités.

Par ailleurs, le coordonnateur provincial du programme national de santé sexuelle et reproduction, le Dr Robert NYAMUGARAGANZA donne la définition de la santé publique selon L’OMS comme un état du bien-être social, mental et physique. Et donc, un problème social peut engendre des troubles psychiques qui, par la suite pourraient aussi occasionner des troubles physiques et vice versa.
Il couronne son allocution en montrant que, l’insuffisance d’information, d’éducation et de la communication par la population sont là les facteurs entourant la problématique sur la ménopause, car dit-il « un problème demeure sans solution, lorsqu’il reste inconnu ».